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Nangis, de sa création à aujourd’hui

Des Gaulois et des Romains

Il y a encore peu de temps, les historiens situaient le début de la présence humaine sur notre territoire au Moyen-Âge. Mais de récentes fouilles archéologiques viennent de nous apprendre que des hommes et des femmes vivaient déjà ici au 1er siècle de notre ère.
Sous leur domination, les Romains durent suivre la route fréquentée longeant la rive gauche de l’Yonne et de la Seine, puis longèrent la rive droite pour prendre d’assaut Mélodunum (Melun) et soumettre Lutèce débordée.
Pour pénétrer plus au nord et gagner les vallées de la Marne et de l’Oise, Labiénus, lieutenant de César, fit ouvrir, par ses légions, une grande route militaire à travers la haute forêt qui recouvrait cette immense contrée. Cette voie franchissait, sur un pont, la Seine à Jaulnes près de Bray-sur-Seine et se dirigeait en ligne droite sur Meaux. Au Moyen-Âge, elle prit le nom de Perré et servit de limite entre le Montois et la Brie française avec la Brie champenoise.
Les populations de la région, peu soumises, rendaient dangereuse la traversée de la forêt. Les Romains durent créer la station militaire de Riboe (aujourd’hui Châteaubleau). Dans cette véritable ville fortifiée, alimentée d’eau par des rangées de puits, ils y établirent une garnison permanente et un gouverneur.
Deux postes fortifiés furent créés plus au nord, la Petite et la Grande-Riobe (aujourd’hui Les Orbies) qui a conservé son nom romain d’origine et la forme du pluriel.

Le Chastel… première seigneurie de Nangis

Jusqu’au Moyen-Âge, le territoire de la commune de Nangis était entièrement recouvert d’une dense forêt.
A cette période, afin de permettre aux marchands de Paris de se rendre aux grandes foires de Brie et de Champagne, à Provins ou à Troyes, on bâtit à travers la forêt une route. Pour la sécurité des voyageurs fut créée une forteresse pour leur servir de refuge et loger une garnison. Telle fut l’origine du Châtel, première seigneurie créée sur le territoire de Nangis. Pour que la forteresse du Châtel puisse étendre son action de protection, il fut élevé, sur le bord de la route, à droite et à gauche du donjon, des avant-postes fortifiés : en direction de Provins « La Petite Bertauche » et en direction de Paris « La Grande Bertauche », puis Bailly et Châteaufort (village actuel de Grandpuits). Le seigneur de ce fief prit le nom de Chastel et les habitants celui de Chastel-lès-Nangis.

La création des communes voisines

Autour du Chastel, des moines défrichèrent la forêt afin de créer un prieuré puis une abbaye. Petit à petit sur les territoires défrichés seront édifiés les villages entourant Nangis de nos jours.
Nangis naît de la rivalité du Chastel et de la Motte-Beauvoir.
Avec le défrichement de ses domaines, le seigneur du Chastel vit se grouper à l’abri de son donjon une population de plus en plus nombreuse et un village se créa dans la plaine entre le Chastel et la Grande-Bertauche qui prit le nom de Chastel-Lès-Nangis. Une église fut construite auprès du château.
La proximité de la route de Paris, parcourue continuellement par des bandes de pillards, obligea la création d’un nouveau fief plus au sud dont le possesseur fit élever un château fort important qu’il appela La Motte-Beauvoir en raison de sa situation et de son site, c’est-à-dire petite éminence et belle vue.
Les deux bourgades rivales attirèrent à elles la population et, dans cette lutte, La Motte-Beauvoir devait prendre le dessus : les nomades vinrent se mettre sous la protection du château le plus important et appartenant à une famille plus riche. Puis, les habitants du Chastel et de La Motte-Beauvoir se rapprochèrent et s’établirent à proximité de la forteresse, le long du chemin de Melun. Un autre mouvement de population grossit la bourgade en s’établissant à l’est, de part et d’autre de la route de Troyes.
Les hommes du Chastel apportèrent avec eux le nom de Nangis que portait la bourgade qu’ils délaissaient et ce nom prévalut sur celui de La Motte-Beauvoir trouvé trop long. Telle fut l’origine de Nangis.
Quand au Chastel, il ne devint plus qu’un petit hameau ; l’église et le château tombèrent sous la tourmente de la Révolution de 1789.

Nangis… qui a raison ?

Nangis pourrait-être d’origine et de formation gallo-romaine. La première forme semble être Nangiacus, puis Nangeium, Nangeis puis Nangiis. Nangis apparaît officiellement en 1157 sur une bulle du pape Adrien IV.
Une autre interprétation décompose le nom de Nangis en deux substantifs celtiques : Nan (rivière) et Gys (habitation), ce qui donnerait « habitation de la rivière ».
Nangis n’est arrosé par aucune rivière de surface mais dans son sous-sol coule un torrent à fort débit, et n’oublions pas que l’avant -poste fortifié de la Grande-Bertauche protégeait un petit ruisseau.
Troisième hypothèse : la traduction de Nangiacus en domaine de Nanguis, nom qui fut peut-être celui du premier possesseur du Chastel.
Autre supposition : une partie de la forêt de Bièvre portait, près de Chenoise, le nom de forêt de Hogis. Peut-être la partie de forêt occupant le territoire du Chastel portait-elle le nom de Nangis par opposition et pour la distinguer de celle de Hogis.

Nangis : de la guerre de Cent Ans au Premier Empire

Pendant la guerre de Cent Ans, Nangis est épargnée de justesse. Jeanne d’Arc vient de faire sacrer Charles VII à Reims, le 17 juillet 1429. Le 25 juillet, le duc de Bedford, régent et oncle du jeune roi d’Angleterre Henri VI, envoie des renforts à Winchester ; une armée de 10 000 hommes se porte sur Corbeil et Melun. Revenant de Reims vers Paris, Charles VII campe à Provins et déloge la garnison anglaise. Celle-ci se replie sur Nangis et brule, au passage, Sognolles, Lizines, Landoy et Vanvillé. Sous l’influence de la Pucelle, Charles VII se porte jusqu’à Nangis à la rencontre des anglais. Devant cette démonstration d’énergie, Bedford refuse le combat et se retire dans les plaines de Brie.
1560, Charles IX, fils d’Henri II et de Catherine de Médicis, est roi à 10 ans. Sa mère assure la régence. Les guerres de religion éclatent. En 1560, l’église de Vanvillé est brûlée par les protestants. En 1562, le prince de Condé brûle Cucharmoy et Saint-Just. En 1567, l’armée protestante pille Montereau, Bray et Nogent-sur-Seine, dévaste Chalautre-la-Petite et Chalmaison.
Un groupe de huguenots campe à la Croix-en-Brie qu’elle met au pillage.
Le passage des troupes royales est aussi néfaste que celui des protestants. Le 9 août 1574, les troupes de la reine mère, allant à la rencontre de Henri III revenant de Pologne, pillent Rampillon, Vanvillé et Landoy. Puis, le 25 novembre 1576, les protestants pillent, une fois de plus, Rampillon ; l’église est saccagée. En 1592, une bande de vagabonds pillent Villeneuve-les-Bordes ; l’église est incendiée. En fait, à chaque fois, les troupes sont accompagnées de pillards.
Les habitants de Nangis, grâce aux fossés qui en imposent aux bandes de pillards, peuvent traverser cette longue période de troubles sans trop souffrir.
1747, le 6 février, jour de liesse à Nangis et grande réception au château. Madame la dauphine Marie-Josèphe de Saxe, fille du roi de Pologne, se rend à Paris où doivent avoir lieu les fêtes de son mariage avec le dauphin de France, fils de Louis XV et père de Louis XVI ; elle s’arrête à Nangis. On prétend que le dauphin, venu incognito à Nangis, déguisé en page, servit sa future femme pendant le banquet.
1759, le 27 février, le prince de Bourbon, comte de La Marche, prince de sang, épouse dans la chapelle du château de Nangis la princesse Fortunée Marie d’ Est, fille du prince Marie d’ Est, prince de Modène et de la princesse Charlotte Aglaée d’ Orléans, princesse de sang.
1767, autre mariage princier. Le 31 janvier, Louis-Alexandre Joseph Stanislas de Bourbon, prince de Lamballe, épouse la princesse Marie-Thérèse Louise de Savoie de Carignan. Veuve le 6 mai 1768, l’infortunée princesse périt assommée et décapitée en 1792 au cours des massacres de septembre. Un de ses geôliers lui arrache le coeur pour le manger et transporte le corps sous les fenêtres de la reine Marie-Antoinette dont elle était l’amie et la confidente.
1814, la France est envahie et Nangis voit les différentes armées aux prises sur son territoire. Tandis que les Prussiens opèrent vers la Marne, l’armée russe et autrichienne, s’avançant derrière la Seine, franchit ce fleuve à Montereau et à Bray puis repousse le corps des maréchaux Victor et Oudinot qui s’étaient retirés derrière la rivière Yerres.
Napoléon, qui vient de culbuter les prussiens à Montmirail, accourt au secours de ses lieutenants pour rejeter l’ennemi au-delà de la Seine et couper les corps de troupes qui s’étaient aventurés jusqu’à Fontainebleau. Le général Gérard surprend l’avant-garde ennemie qui s’est établie à Mormant, la chasse de cette ville l’épée dans les reins et la rejette sur Nangis qui est occupée par un corps bavarois.
Le combat continue dans la vaste plaine entre Mormant et Nangis, l’ennemi toujours repoussé est chassé de Nangis et rejeté sur Montereau. La division bavaroise Lamotte, rejointe entre Valjouan et Villeneuve les Bordes par les troupes du général Gérard, est mise en déroute et sabrée. Ce sont ces faits précursseurs de la bataille de Montereau que l’histoire a appelé le combat de Nangis le 17 février 1814. Le moulin du Haut-Mondé (La Sablière), situé sur le mamelon qui domine Nangis, est renversé par l’artillerie.
Napoléon s’arrête à la Baraque, à l’entrée de Nangis. De là, il donne ses ordres aux troupes qui défilent devant lui, dirigeant le corps d’Oudinot sur Provins, celui de MacDonald sur Donnemarie et le maréchal Victor sur Montereau. La Vieille Garde bivouaque dans le parc du château et sur les boulevards.
L’empereur, harassé de fatigue, passe la nuit au château. C’est là qu’il écrit cette lettre, datée du 18 février, au ministère de Caulaincourt pour lui retirer ses pleins pouvoirs.

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